L'inventaire des biens du comté de Sancerre
 par M. de Montérif, octobre 1788.





Un événement important survint après 1776, l'acquisition du comté de Sancerre par Jean-Frédéric-Guillaume de Sahuguat d'Amarzit, comte d'Espagnac.
Le comte d'Espagnac demeura bien peu de temps seigneur de Sancerre. Dès le 30 mars 1785, il céda le comté au roi qui s'engagea  "à payer et acquitter a compter du mesme jour, toutes les charges, de quelque nature qu'elles soient, réelles et foncières, dont ledit comté, baronnie et chastellenie ainsi que les autres biens et droits ci-dessus énoncés, peuvent estre énoncés ". Par lettres patentes du 11 novembre 1785, Pierre-Louis de Montérif , conseiller du roi à la chambre des comptes, se vit député pour procéder aux évaluations du comté et autres biens énoncés au contrat d'échange du 30 mars, détermination qui allait obliger les vassaux des seigneuries et les habitants des paroisses sur le territoire desquelles le comte de Sancerre possédait des biens, à fournir un état des terres à eux concédées.
Le mardi 4 octobre 1788, Pierre-Louis de Montérif arriva à Sancerre accompagné  du substitut du procureur général du roi et du sieur Denis, greffier.
Dès lors, accompagné du sieur Garrigues, régisseur du comté de Sancerre, et du greffier, M. de Montérif commença à faire l'inventaire des biens constituant le comté. Le samedi 8 octobre 1788, ils arrivèrent à Ménétréol et y commencèrent leur besogne.
Le 10 octobre, note Pierre-Louis de Montérif, "........ Quittant le moulin banal et revenant sur nos pas, nous avons pris un nouveau chemin qui va de Sancerre a la Charité, du côté de la Loire et nous sommes arrivés sur un pré appellé le pré de la Pointe du Guay.....Quittant le chemin de la Charité qui traverse le pré de la Pointe du Guay et tournant a gauche, nous nous sommes trouvés sur l'emplacement ainsy qu'auprès des restes d'un ancien chateau, appellé le chateau des eaux belles. Nous avons reconnu que la superficie occupoit un terrein de soixante-dix perches environ, planté en chènevière, au milieu de laquelle est un puits; que les batiments sont d'une part les vestiges d'une ancienne chapelle qui n'est plus aujourd'hui qu'une grange, et de l'autre un batiment adossé en appenti contre les vieux murs du chateau servant de logement a un métayer et d'écurie. Autour des restes de ce vieux chateau, nous avons reconnu une portion de terre labourable contenant un arpent unique, quatre perches qu'on nous a dit former dépendance du domaine des eaux belles. A la suite, nous avons reconnu une prairie appelée la prairie des eaux belles contenant d'une part une partie du pré pareillement dépendante dudit domaine..... et une autre qu'on nous a dit avoir été autrefois affermée avec le four banal de Sancerre.... Le sieur Garrigues nous a dit que tous les objets ci-dessus faisoient partie de la ferme des eaux belles donnés audit titre de ferme au sieur Pierre François Habert".
Continuant notre route au nord, nous avons reconnu les trente et une divisions dites les Arpens, bornées en partie au levant et au couchant par des bornes de pierre de taille notées depuis une jusqu'a trente et une.... A l'extrémité de ces mesmes trente et une divisions, nous avons reconnu le pré Sabourain... dont jouissent, suivant ce qui nous a été déclaré par le régisseur, les officiers de la maîtrise  des eaux et forests de Sancerre. Entre la ligne sur laquelle se trouvent les bornes des divisions des Arpens ... et la rivière de la Vauvise, nous avons reconnu le pré de la Solaie brûlée...Allant dudit pré vers le midi, entre la rivière de la Vauvise et le chemin de Ménétréol a Sainct Thibault, nous avons reconnu le pré appellé de la Dodine ....dépendans de la ferme des eaux belles."

source: R.P. Raoul, Ménétréol-sous-Sancerre à travers les siècles p147 à 150.

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