Le « sauvetage » des cloches

 

 

 

 

 

 

 

EXTRAIT du Registre des décisions du Directoire du Département du Cher

 

Séance publique du 21 Thermidor, l'an second de la République Française une et indivisible.

 

Sur le rapport fait au Directoire où étaient les citoyens Béguin président, Auclert,  Dumont, Gauthier, Goutette, Morot, Sujet, Moupeau administrateur, Courtier, secrétaire général,

 

 

1. d'un arrêté du conseil de l'administration du district de Sancerre du 24 messidor dernier intervenu sur la demande Capitaine Gravot, commandant de la garde nationale de Sancerre, au remboursement de la somme de soixante dix huit livres, montant de la dépense qu'il a avancée pour un détachement de la garde nationale envoyé par ladite administration en la commune de Ménétréol pour enlèvement des cloches, attendu le refus fait par ladite commune de les livrer; ledit arrêté portant que, vu ledit refus, la dépense qu'il a occasionné doit être supporté par ladite commune, qu'en conséquence ladite somme de soixante dix huit livres sera payée au Cne Gravot par le receveur du district de Sancerre sur un mandat qui lui sera délivré a cet effet, et que pour en procurer le remboursement audit receveur, ladite somme sera

 

 

 

 

comprise dans l'état des charges locales de ladite commune pour être répartie au marc la livre dans les rôles des contributions de l'exercice qui suivra celui de 1793 vieux style

 

2.Du Procès verbal dressé le 23 frimaire dernier par les commissaires nommés par la dite administration à l'effet de se  transporter en la commune de Ménétréol avec un détachement de cinquante hommes de la garde nationale de Sancerre pour y dissiper un attroupement considérable de femmes et d'enfans qui, la veille s'étaient opposés à l'enlèvement des cloches; duquel procès verbal résulte que lesdits commissaires ont remarqué au nombre des femmes les plus opiniâtres et les plus audacieuses, celle du borgne Lesimple, la Dorneau veuve Lamouire, la femme de Louis Patou dit Gregcais, celle d'un autre Patou et de Levaillé et enfin la fille de Jean Bouillot, lesquelles ont accablé les commissaires d'invectives et après le départ desdits commissaires, elles sont entrées dans l'église et y ont sonné le tocsin.

 

La matière discutée et mise en délibération, le Directoire considérant qu'il parait que la municipalité de Ménétréol n'a pas pris les mesures nécessaires pour dissiper l'attroupement dont est

 

 

 

 

 

question au procès verbal précité, et que par là, elle a mis la commune dans le cas de supporter les frais du détachement de la force armée qui s'est transportée sur la dite commune, arrête que la somme de soixante-dix-huit livres sera remboursée au citoyen Gravot qui en a fait l'avance, qu'à cet effet, il lui sera délivré sur le receveur du District de Sancerre par l'administration du District un mandat de la dite somme de soixante-dix -huit livres qui l'acquittera provisoirement et que pour remplacer cette somme dans la caisse du dit receveur, elle sera à la diligence de l'agent national du District de Sancerre imposée par la municipalité de Ménétréol sur tous les contribuables compris au  rôle des contributions foncière et mobiliaire de 1793,parce qu'il pourrait se faire qu'il n'y eut point de charges locales pour l'année suivante et ce au marc la livre de toutes les cotes; qu'elle sera levée par le percepteur des contributions de la dite année qui la versera dans la caisse du receveur du district auquel il sera donné connaissance du présent par l'administration du district afin de l'informer de ces dispositions, sauf cependant à la dite municipalité à exercer

 

 

 

 

son recours pour le remboursement contre les personnes dénommées au procès verbal des commissaires du District du 23 frimaire dernier.

 

 

Pour expéditions

 

 

 

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