Heurs et malheurs

 

Tout au long de la période d’ancien régime, le bourg, en dépit des vicissitudes de la Guerre de Cent puis des guerres de Religion, se développe et se reconstruit. C’est encore l’architecture qui témoigne de quelques fortunes passées.

L’ancien presbytère, dont on remarque la belle tour carrée bâtie , était au XVIème siècle un« l’hôtel particulier ».

 

 

 

 

 

 A la famille Vallot, qui deviendra Vallot de Brévot au XVIIème siècle, revient vraisemblablement l’initiative de la construction de ce bâtiment vers 1564[1]. Leur fortune provenait du commerce du drap qui avait enrichi une partie de la région. On note que les moulins à foulon ont proliféré sur les rivières locales jusque dans le courant du XVIIème siècle. Par la suite, les Vallot ont suivi la voie traditionnelle des familles en pleine ascension sociale. Ils ont acquis des charges, accédant ainsi à l’honorabilité, selon les critères de l’époque. Jehan Vallot époux de Jeanne Grangier, notaire au comté de Sancerre, vit à la charnière du XVI et XVIIème siècle. Il transmet vraisemblablement la maison à son fils, Jehan, né en 1620. Ce dernier meurt sans descendance. Il teste, dans les années 1660, en faveur de sa cousine, Jeanne Vaillant de Guélis (+1678), qui après  deux unions, reste sans héritiers directs. En 1678, la pieuse veuve sent sa mort prochaine et lègue sa maison à la cure de Ménétréol pour y installer le presbytère. L’immeuble sera presbytéral jusque dans les années 4O avant de revenir à un usage d'habitation.

Ce raccourci sur les Vallot et l’ancien presbytère, est représentatif de l’historique de nombre de maisons anciennes de Ménétréol et de l’ascension sociale de familles notables dont l’œuvre demeure encore perceptible de nos jours.

 

Le village a traversé les crises politiques et économiques de l’histoire du royaume. La situation du comté de Sancerre, sur la zone frontière constituée par la Loire, prédisposait la région à souffrir des grands conflits de l‘histoire nationale.

On sait que l’église de Ménétréol fut ravagée vers 1144. Un conflit opposait le roi Louis VII à divers seigneurs berrichons, dont le comte de Champagne, seigneur de Sancerre, suite à l’élection contestée par le roi de Pierre de La Châtre au trône archiépiscopal de Bourges. On  ignore beaucoup de choses aussi, du passage des mercenaires Brabançons du roi Philippe Auguste venus punir le comte Etienne de Sancerre dans les années 1189. Mais il ne fait aucun doute que la région et le village ne furent pas épargnés, bien que toute trace de cet épisode ait disparu.

LaGuerre de Cent ans s’est fait aussi durement ressentir dans la région. Après la mort deLouis II de Sancerre à Crécy (1346), l’insécurité s’installe. Dès 1364, les troupes anglaises de John Aimery débarquent près de La Gargaude…

 

     

 

 

L'impact local de ces troubles fût, outre les destructions, l'abandon des Aubelles comme résidence estivale des comtes de Sancerre, alors que de gros aménagements avaient été faits à l’instigation de la comtesse femme de Louis II qui reçut le temps d’un été aux Aubelles, son amie la reine de Bohême.  Après cette guerre, les mentalités ont changé. Beaucoup de grands seigneurs sont morts. De plus, on commence à ne plus guère résider sur ses domaines pour occuper des offices auprès des rois. La maison de Sancerre s’est éteinte, et les sires de Bueil qui dès 1451 se trouvent à la tête du comté, séjournent à la cour. Les Aubelles se retrouvent, pour toujours cette fois, une vocation uniquement agricole. Dès 1475, une vingtaine d’années après les débuts de la reconstruction de la région suite aux derniers épisodes de la Guerre de Cent Ans, on trouve le nom des fermiers des Aubelles dans les documents de l’administration du comté. Une longue décrépitude s’amorce pour cette belle résidence des champs, dont la noble vocation d’origine, rappelons-le,  consistait à concentrer la cavalerie du comte. 

 

        

Louis de Champagne                                             Louis de Bueil

 

 

Pendant les trêves, on se détend. Le comte de Sancerre convie en 1375 le fastueux duc Jean de Berry, sa famille et sa suite  à séjourner à Sancerre. Du 9 au 13 août, les hauts de Ménétréol résonnent des bruits et cris des chasses comtales qui égayent les grands bois des Garennes[2].

 

La période des Guerres de Religion va marquer profondément le Sancerrois. A plusieurs reprises, Ménétréol subit les conséquences de la présence huguenote à Sancerre. Avant de se trouver emprisonnés dans la citadelle assiégée, des Huguenots  répondent souvent aux vexations papistes, par des opérations du type razzia, qui endommagent les édifices religieux mais portent aussi atteinte aux populations civiles. L’église de Ménétréol brûle vers 1568[3]. Dans les mêmes années, une femme du bourg a les pieds chauffés par des soldats protestants, acte désavoué par les autorités de la citadelle. Durant le grand siège, il ne fait pas de doute que le logement des gens de guerre catholiques ait posé quelques problèmes aux populations. Cette charge pèse sur les habitants durant tout l’ancien régime. Elle figure parmi les plus décriées du fait des exactions auxquelles elle donne lieu.  En bref, la guerre n’est pas plus favorable aux assiégeants qu’aux assiégés. Les inconvénients diffèrent simplement.   

 

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[1] C’est la date qui est gravée sur le linteau de l’ouverture du pigeonnier au sommet de la tour.

[2] Lehoux Françoise, Jean de France, duc de Berry, …..

[3] mettre les références de cette indication. De plus, intégrer ici le lien qui mène aux articles et photos relatives à la restauration des chapelles au XVIIème siècle.