Reconstruction
La seconde partie du XVIIème siècle incarne la prise en main de la France par Louis XIV. Les conflits sont transportés sur les frontières du royaume. Dans les provinces centrales, la vie se déroule plus au calme, loin des tumultes. La bourgeoisie locale profite du calme pour assurer les restaurations de l’église. Les chapelles de La Vierge et de saint Nicolas sont redressées à l’initiative des Nourissat et des Jarry.
Dans l’ensemble, on ne ressent plus que les contrecoups de la politique générale du royaume, ce qui n’est pas à négliger, mais on ne se trouve plus au centre de l’action historique. Cette sorte d’apathie de la société française sous la férule de la monarchie absolue se maintient jusqu’aux évènements de 1789.
Ménétréol continue à vivre au ralenti. La routine quotidienne n’est désormais remuée que par quelques manifestations d’envergure locale, voire exceptionnellement provinciales. La révocation de l’Edit de Nantes en 1685, provoque peut-être quelques timides réactions dont l’installation d’un régiment de dragons à Sancerre au cours de l’année 1686 tempère les ardeurs.
Puis, ce sont les visites officielles qui marquent la vie locale. Dans le courant de l’an 1699[1], l’archevêque de Bourges effectue une visite pastorale. Mais, pris par le temps, il délègue l’archiprêtre de Sancerre, François Heulhard, pour mener l’inspection à Ménétréol et à Thauvenay.
Puis, en août 1728[2], la princesse de Conti, dame comtesse de Sancerre, séjourne huit jours pleins » en son fief. Cette visite officielle offre l’occasion de festivités qui brisent la monotonie du quotidien. Suite à son veuvage, la dame vient visiter sa terre, officialisant de la sorte sa « prise de pouvoir ». Louise-Elisabeth de Bourbon loge au château de La Grange, celui de Sancerre a été démantelé lors de l’ultime siège de 1621. Elle s’arrête à Ménétréol avec sa suite nombreuse. On imagine le spectacle offert par la débauche de dorures, de soieries, des équipages, des carrosses et du vêtement, aux populations de ces campagnes. Quel contraste dans un quotidien, qui sans être absolument misérable, est bien loin des fastes de la Cour. Des notables de Ménétréol organisent une petite cérémonie. La princesse descent à pied de Sancerre pour visiter les moulins et en voir "les curiosités". Au bourg, elle est reçue par le prieur-curé du lieu, messire Antoine Mangin et par les notables de la paroisse constitués pour l'occasion en garde d'honneur: le sieur Nourissat de Fontagrève, capitaine, le sieur Billacois, notaire du lieu, lieutenant, le sieur François Poignant, maître Delnan chirurgien, sergents et Rocher, tambour. La population offre à la princesse deux paniers de brochets, l'un à son arrivée le vendredi 16 aoûst, et l'autre le dimanche 8, jour du départ pour Paris.
Louise-Elisabeth de Bourbon, princesse de Conti, dame comtesse de Sancerre
1738, un grand seigneur s’arrête à Ménétréol. Le cardinal de La Rochefoucauld, archevêque de Bourges effectue sa visite pastorale à toutes « les églises et chapelles » de son immense diocèse. Nouvelles festivités à Ménétréol et nouveaux émois pour les populations. Le prélat et sa suite arrivent en début d'après midi. Après les cérémonies de rigueur, les marques de déférences et les bénédictions rituelles, il procède à la visite de l'église, suivi de nombreux prêtres et religieux des environs. Puis, non sans avoir donné le sacrement de confirmation à ceux qui étaient prêts à le recevoir, il dispense enfin ses conseils et ses prescriptions quant aux travaux à entreprendre dans l'église et examine les comptes du conseil de fabrique avant de partir pour Thauvenay.
Au début du XIXème siècle, l’installation de la famille de Montalivet, gros propriétaires fonciers sur Saint-Bouize et Thauvenay, contribue du fait de leurs hautes fonctions à Paris et de leur action locale pour l’amélioration de la région, à attirer le passage en Sancerrois des princes de la maison d’Orléans[3].
Ménétréol, une origine monastique
Ménétréol et le comté de Sancerre
Heurs et malheurs d’un village
[1] Voit Bonnet, journal des Gaucher, Guillaume Gaucher indique la date de visite de l’archevêque à Sancerre…
[2] A.Ddu Cher, 3 E 989, registre paroissial de Ménétréol, 1692-1734, voir en lien, la transcription du procès-verbal rédigé par Antoine Mangin, prieur-curé de Ménétréol.
[3] Voit R.P. RAOUL, Ménétréol-sous-Sancerre… p. ???